La Presse — Un bureau de poste est ouvert et une longue, très longue file de personnes attendent leur tour pour retirer de l’argent de leur compte. Ce mois de janvier a donné l’impression qu’il était plus long cette année. Oui, les obligations de chauffer davantage avec le froid polaire qui s’est bien installé sans crier gare, le choix d’une alimentation bien définie pour s’en sortir, des achats supplémentaires pour se couvrir, l’obligation de sauter dans un taxi parce que le bus a tardé, etc. ont acculé le consommateur qui s’est trouvé dans l’obligation de s’adapter.
Tout ce monde, zippé jusqu’au menton, souffrait sans doute du froid.
Pourtant, les responsables de la Poste avaient annoncé l’ouverture d’un certain nombre de bureaux d’appoint. C’est parfait, mais ce que nous avions vu n’est pas une exception.
Ces bonnes idées devraient être suivies pour en tirer des conclusions. Une visite sur le terrain n’est jamais de trop, car on se serait rendu compte qu’à des occasions bien précises, la pression est si énorme que l’on a besoin d’éviter de faire des économies de bouts de chandelle et de soulager le citoyen qui souffre déjà de ses problèmes quotidiens.
Les dernières pluies, Dieu fasse qu’elles ne soient pas dévastatrices mais utiles, telles qu’elles le sont actuellement, ont fait sauter tout ce qui a été fait pour rafistoler les trous et crevasses de la bretelle reliant El Manazah à l’Ariana. Une avenue extrêmement importante qui connaît un trafic soutenu.
Ces colmatages, faits à la hâte, n’ont pas tenu et en dépit du volontarisme déployé par un chantier voisin qui mettait de temps à autre du remblai et du… ciment, la circulation est réellement pénible. Curieux quand même que personne de ceux qui ont envoyé cette équipe qui a très mal fait le travail n’aient pas remarqué ces manquements.
Le déplacement d’une équipe, les intrants pour remettre à niveau une avenue très importante, cela coûte de l’argent. Alors maintenant que tout est à refaire, parce qu’il manquait l’œil du technicien chargé du suivi, on ne peut que regretter que les appels à plus de conscience dans l’accomplissement de la tâche ne soient pas entendus, à tous les niveaux.
Dans le même ordre d’idées, à Raoued Plage, on est en train enfin de raccorder les habitations à la voirie. Nous supposons que le chantier englobe la remise en état des rues.
Pour aller voir ce qui se passe, il faudrait au préalable commander de nouveaux amortisseurs, car même une 4X4 sera rudement secouée par ces crevasses qui nous renvoient un siècle en arrière.
Assurément, le responsable de ce grand chantier, qui fait souffrir les riverains et les personnes de passage, ne s’est jamais rendu sur place ou est venu dans une voiture de service pour laquelle il ne paie rien. Une question se pose : pourquoi attendre la fin de tout le chantier pour remettre en état ce qui a été démoli pour poser ces canalisations ?
Le suivi fournit pourtant aux responsables des informations spécifiques qui permettent de redresser une situation et d’activer les travaux, tout en ayant à l’esprit les intérêts des citoyens qui ont sans doute payé le raccordement et sont heureux de pouvoir bénéficier de ce confort.
Le suivi leur permet de se rendre compte des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs, de visualiser le déclenchement sans attendre des problèmes de retard, de travail mal fait, d’anticiper, de visualiser et de corriger les écarts en temps réel.
Obliger les piétons à patauger dans la boue, contraindre les véhicules à aller à l’assaut de ces tranchées de près de vingt centimètres de profondeur est inconcevable. Contraindre les citoyens à vivre de longs mois d’attente et d’inconfort est assurément une sanction qu’ils ne méritent pas.
A l’occasion d’une visite impromptue du Chef de l’Etat, il a été décidé de déployer des efforts pour que la ville (cela signifie tous les chefs-lieux, le pays en un mot) soit d’une propreté irréprochable.
Comment a-t-on assuré le suivi de ces recommandations ? Nous voyons un peu partout le spectacle désolant de sacs de déchets ménagers jetés sur les trottoirs ou à côté des bacs réservés en piteux état. Les uns avec une roue qui manque, les autres éventrés, d’autres enfin couchés en pleine rue.
Qui contrôle ? Qui s’occupe de l’exécution de ce qui a été décidé ? Il y a des cités où on n’arrive plus à suivre les horaires de passages de ceux qui sont chargés de l’enlèvement des ordures ménagères. De guerre lasse, ils les mettent sur les trottoirs ou les accrochent à un arbre ou à un clou providentiel. Dans les deux cas, les chats se chargent de les éventrer. Les «barbachas» font le reste, en fouillant dedans pour prélever tout ce qui est en plastique.
Nous sommes quand même au 21e siècle et ces agissements sont regrettables pour un pays qui reçoit des millions de visiteurs.
Quel visage voudrions-nous montrer ?
C’est aux responsables d’appliquer les consignes et les mesures décidées tout en assurant le suivi, de répondre à cette question.